20 septembre 2018Conseil métropolitain

Election à la Présidence du Conseil de la Métropole – Intervention de Jean-David CIOT

Par 20 septembre 2018 novembre 2nd, 2018 Aucun commentaire

Nous sommes ici pour assurer la succession de Jean-Claude Gaudin dans cet hémicycle et pour cette Métropole.

Tout d’abord, un regret. Je l’ai dit au Président et je vous l’ai indiqué, je regrette que le Président Gaudin s’en aille, pour plusieurs raisons. Des raisons personnelles, on était arrivés à travailler en consensus, même si au démarrage, la gouvernance partagée que l’on avait essayé de mettre en place avec le Président Gaudin n’avait pas fonctionné à l’initiative de quelques-uns. Je le regrette, notamment pour les deux gros territoires de Vitrolles et de Miramas qui n’ont pas été représentés dans cet exécutif. Ils le seront au travers de leurs Territoires eux-mêmes, mais ils ne le sont pas et je le regrette.

Le départ de Jean-Claude Gaudin montre que le démarrage de cette Métropole a été compliqué. Il y a une forme de difficulté à la mettre en route et la difficulté, qui est une conséquence de cela, est que l’on a du mal à faire travailler tous les Territoires ensemble. Je crois que de cet échec-là, il faut qu’on tire la suite.

La suite, c’est quoi ? C’est qu’il faut qu’on entre dans un moment où il y a une nouvelle page, une nouvelle opportunité de création qui nous arrive. D’abord parce que vous assurez la succession, mais surtout parce qu’il avait été à l’époque un débat un peu houleux entre nous. Je suis content qu’il s’apaise, parce qu’on a toujours porté l’idée que la fusion du Département et de la Métropole pouvait être une chance pour ce territoire. Une chance de fabriquer ensemble le grand territoire que nous souhaitons pour l’avenir sur cette aire métropolitaine. Les moyens dont dispose le Département, et qui sont de longue date, permettent cet espoir. Car de l’Etat, nous avons tous attendu beaucoup. Quels que soient les Gouvernements de droite, de gauche et du centre – je ne sais pas où est le centre – peu de choses viennent. Nous pouvons au moins faire ce constat-là. Si nous ne nous fabriquons pas sur nous-mêmes, nous pouvons toujours attendre pour dire que c’est la faute des autres. Mais force est de constater que l’argent ne vient pas si facilement, donc il faudra compter sur nous-mêmes.

La fusion est pleine d’espoir entre le Département et la Métropole, je vous remercie aujourd’hui de la porter. On a eu des débats l’un contre l’autre sur ce sujet-là. Je suis content qu’on le fasse ensemble. Le fait est que, et c’est une des raisons pour lesquelles le groupe que je préside ici n’a pas présenté de candidat, c’est aussi une forme d’espoir que de pouvoir diriger à la fois le Département et la Métropole pendant ces deux années qu’il nous reste, ou un peu moins, pour faire en sorte que ce territoire réussisse. Nous serons vigilants.

Si la Métropole a du mal à se mettre en place, on le sait tous, c’est parce que l’on a pris le problème à l’envers. On parle toujours de la gouvernance parce que ce qui intéresse parfois les élus ici ou à Paris, c’est de savoir qui va être le chef. Quand on a une position plus modeste comme la nôtre, la position du chef se posant moins, on peut poser peut-être des sujets qui sont plus importants, notamment sur la question des compétences. Ce que vous avez indiqué, ce qu’on portera et sur lequel on sera extrêmement vigilant, je sais que cela fait débat ici, c’est la répartition des compétences. C’est quelque chose qu’on peut regarder avec lucidité.  Je pense que le fait d’être gros peut nous aider en termes de visibilité internationale, mais il a aussi des défauts sur la question de la proximité. Il faut la rendre aux communes. On avait déposé un certain nombre d’amendements en ce sens. On en a porté un ici avec quelques anciens parlementaires sur le report des voiries, pour faire en sorte que les communes continuent à gérer la proximité. Il nous faut réfléchir en termes de méthode d’abord, et, avant de se soucier de qui les gérera, de rendre aux communes une grande partie des compétences qui doivent être les leurs pour qu’elles redeviennent de vraies collectivités de plein droit. Car aujourd’hui, elles ne gèrent quasiment plus rien et je ne crois pas que ce soit le sens de l’histoire. Quand on est interrogé, même quand on est Président de Territoire, les gens nous demandent d’abord les éléments, ils nous interrogent en tant que Maire et il faut qu’on puisse y répondre. Voilà pour ce qui est des compétences.

Sur les moyens, nous serons extrêmement vigilants dans cette affaire sur les moyens que nous accorderons aux compétences si demain on fait la fusion, mais surtout sur les engagements du pacte financier qui ont été pris en début de mandature concernant les moyens attribués aux communes. Le Président Gaudin l’a tenu, on peut lui reprocher plein de choses mais il a au moins tenu cela, c’est de maintenir les attributions de compensation, de maintenir les contrats d’investissement pour les communes. Je le dis devant notre grand argentier qui devrait être premier Vice-président si j’ai bien compris et si les informations que j’ai sont bonnes en tout cas, ils devraient être maintenus. Il faut qu’on le maintienne parce que ce sont des engagements qui ont été tenus et qui, par la succession que vous produisez aujourd’hui de Jean-Claude Gaudin, doivent perdurer, sinon nous n’arriverons pas à faire vivre les communes. Nous ne ferons pas d’investissement de proximité et, en l’occurrence, nous serons jugés sur un échec collectif, car je pense que les gens aujourd’hui nous regardent tous collectivement. Voilà sur le sens de ce que nous porterons.

Nous avons comme dans toutes les grandes intercommunalités de ce pays essayé de cogérer ensemble. Cela n’a pas été possible la dernière fois. On y a mis un certain nombre de bonnes volontés. Le Président a regardé avec l’ensemble des groupes. Dans votre méthode, il me semble qu’il manque les présidents des groupes qui ont plutôt bien travaillé ensemble, au-delà des Présidents de Territoire, ce qui est important et des élus de votre exécutif, il me semble qu’il manque un étage dans la fusée, c’est celui des groupes, non pas pour avoir une expression politique, on ne l’a pas fait, on a essayé justement de faire en sorte de travailler tous ensemble pour sortir ce territoire que nous voulons à la fois d’efficacité dans la proximité pour nos concitoyens et qui puisse être la plus grande Métropole non pas de France mais d’Europe. C’est ce que je souhaite pour qu’on ait la plus grande visibilité… Donc on jugera à la fin, pour que ce soit un formidable espoir pour ce territoire, qui en a plus que besoin pour notre avenir à tous et à l’ensemble de nos concitoyens. En tout cas, félicitations pour votre élection, en espérant que l’on travaillera bien ensemble.

Jean-David CIOT

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